OBE et rêve

Tiré de mon carnet de rêve en date du 6 Septembre 1996

Il y a les rêves, et il y a "autre chose"... Mon expérience la plus étrange jusqu'à maintenant s'est passée il y a quelques années, je ne me rappelle plus quand exactement, car je n'ai pas toujours noté mes expériences.

Cette nuit-là, je ne dormais pas dans mon lit, mais sur le canapé du salon, je ne me rappelle plus pourquoi, je n'étais pourtant pas malade. Ce dont je me souviens tout d'abords, c'est de passer d'un rêve au fait de me retrouver en plein ciel d'été la nuit, subitement, et tout, mais alors tout est différent du rêve: la brise me fait prendre conscience du fait que je suis totalement nue et que tous mes sens sont comme aiguisés, puissance mille ! Ma vision est phénoménale, mon odorat, déjà passablement développé dans la vie normale, est éminent, mon goût, mon toucher, mon ouïe m'émerveillent ! Je me dis que c'est cela être éveillée, et que dans l'autre plan de réalité, c'est le sommeil. Ce qui m'étonne le plus, et me ravis le plus, c'est mon esprit, ma tête, je me sens en pleine possession de mes facultés, claire de pensée, cristalline, je sais d'où me viennent mes pensées, je sais leur cheminement, tout en ayant une parfaite vue d'ensemble de mon organisme et de l'espace dans lequel je baigne, et tout ça à toute vitesse, de façon fulgurante. Je suis toute entière dans le plaisir de l'élément ciel, je regarde mon corps pour savoir si j'ai changé d'enveloppe, mais non, c'est bien le mien, mes formes, ma taille, mais sublimé, parfait, et blanc scintillant légèrement, ou plutôt dégageant une lumière blanche forte mais douce en même temps. Quel bonheur de voler dans ces conditions ! Je m'amuse comme une petite folle, je me fais des loopings, des virées à n'importe quels degrés, des pointes de vitesse hallucinantes, ou des lenteurs extrêmement calculées, je me pavane, je vrille, je me laisse aller, me rattrape, c'est magique ! La nuit est belle, le ciel étoilé, sans nuages aucun, au dessous de moi il y a une ville, je survole leurs lumières, je me sens tellement bourrée d'énergie que je pense que rien ne pourrait m'épuiser. Pourtant, d'un coup, tout ça change et je me retrouve dans un rêve, c'est aussi pour ça que je sais que ce que j'ai vécu avant n'en était pas un, et dans ce rêve, je me retrouve en compagnie de ma soeur M.C, nous volons à basse altitude dans un bourg difficile à situer dans le temps, il y a surtout des maisons individuelles, et une maison particulière qui tranche sur les autres, un peu comme une bibliothèque ancienne, ouvragée, avec un dôme au sommet, et une base carrée. Je suis ma soeur qui visiblement a envie d'y aller. Je lui demande donc ce qu'elle veut y faire, elle me dit vouloir un bouquin qui y est peut-être. Nous atterrissons à l'entrée qui se situe à mi-chemin entre les deux structures-la ronde et la carrée. Malgré qu'il n'y ait personne physiquement à part nous, "on" nous pousse à investiguer en bas. Nous descendons, elle la première, l'escalier en colimaçon, et je sens très nettement que je perds ma légèreté, je me dis qu'on est en train de prendre du poids, du plomb, je lui dis que j'ai peur qu'on ne puisse plus repartir, mais elle continue, je la retiens par la main, mais elle ne veux pas faire marche arrière, alors je lui signifie mon départ et repart vers le haut, ce qui la décide à venir aussi. Tout ça s'arrête aussi sec, et je me retrouve flottante au-dessus du canapé où je dors et c'est très rigolo car je me vois sur le canapé, tandis que mon corps redescends doucement. Je sens ma tête basculer en arrière et "s'enclencher" dans la boîte crânienne d'en dessous, puis le torse, mais sans "enclenchement" cette fois-ci, l'abdomen, suit en douceur, mais les jambes me semblent mettre une éternité de plume à redescendre. J'essaie de dire à mes pieds d'aller un peu plus vite, mais ça ne change rien, au contraire, j'ai eu peur de rester crochée entre deux, puis je me suis dit à quoi bon, ça prendra le temps que ça prendra, voilà tout ! J'essaie en fait de me rassurer, car je me suis aperçue qu'il ne fallait pas que je me crispe, surtout pas, mais au contraire laisser aller.

A part pour cette petite frayeur au dernier moment du voyage, le plus étonnant, rétrospectivement parlant, c'est que je ne me soit étonnée de rien, tout ça me paraissait parfaitement naturel, familier. J'ai très souvent fait des rêves de vol dans mon enfance ( peut-être après aussi, mais je ne m'en souviens pas) et cette sensation n'avait vraiment rien à voir. Mes rêves m'ont souvent donné l'impression d'être des nettoyages, ou des informations ou des remises à niveau, et ça ! Ca c'était si réel, comme si le voyage se faisait avec un autre vaisseau. Une vraie vie éveillée !

Jacqueline (mars 2011)