Voyage sans billet (NDE)

Il me faut préciser, que j’ai vécu toute cette histoire, et les traces qu’elle a laissées ne cessent de me remuer, de me former. C’est pourquoi, je ne pourrai trouver la tranquillité qu’en la partageant, pour transformer ce qui aurait pu me rendre folle, en expérience enrichissante. Comme un savoir qui ne m’appartient pas, je ne dois pas le garder pour moi, il serait trop lourd, et n’aurait pas de sens. Il me faut arriver à communiquer l’essentiel, pour qu’il soit compréhensible, et j’espère, nous porter chance. Afin qu’il me soit possible de trouver le repos, que je n’ai plus. C’est à partir de ce chapitre, que cela sort du commun.

Je n’ai rien inventé. Même s’il n’est pas possible de contrôler, vu que c’est un voyage sans billet, sans destination, et que je ne l’ai pas choisi. C’est très dérangeant, et à certains passages, on peut ne pas apprécier, mais il me faut préciser que je ne l’ai pas adapté à mes croyances, car dans mon évolution j’ai été emportée bien plus loin, que je n’aurais jamais eu envie d’aller ! Je l’ai vécu, et je vais essayer de vous faire ressentir les impressions. Sachez aussi, que les mots sont petits.

Me voilà sur la table d’opération, l’anesthésiste injecte dans ma perfusion la substance, qui me permettra de ne pas réaliser! Connaissant la routine des soins je ne peux m’empêcher de lui lancer :

- Bonne journée, bon travail!

Ce sont mes derniers mots, et je m’attends à m’engourdir dans un inconscient libérateur!Que tout soit terminé avant que je ne m’en aperçoive, comme lors de ma première fausse couche, je m’étais endormie dans l’ascenseur, et je m’étais réveillé dans le même ascenseur! Sans rien au milieu.

Mais bizarrement, il me semble m’envoler, et être rapidement la tête dans les étoiles, j’ai du mal à réaliser, je me sens trompée, être à une place où, je ne dois pas. Je n’ai plus de corps! Et je perçois le chant des planètes qui me dépassent. Où est-ce moi qui les dépasse ? Est-ce que je dois paniquer ? Cela ne me servirait à rien !J’observe!

Les étoiles vont de plus en plus vites à la manière des films psychédéliques des années septante, sans les formes et sans les couleurs, tout semble lié dans le bleu nuancé de soleils, de l’espace intersidéral. Très vite je dépasse notre Univers. Et j’en trouve d’autres qui s’offrent à moi. Je perçois des différences, entre les matières des planètes gazeuses et solides, par les différences de couleurs et de sons, tout un tintement de clochettes, je m’imagine au fond de l’océan écoutant un concert de cétacés, avec des sons, et en plus des vibrations, des sonars, mais en plus aigu. Il y a des nuées de planètes qui forment des symphonies lorsqu’elles sont lointaines, et des sons plus rythmés que j’entends en les dépassant de plus près, comme si j’étais à toute vitesse sur une route, avec sur les bords des poteaux. J’ai la sensation de traverser des forêts vierges avec de la vie et du mystère tout autour, et bien plus loin!

Mais je n’existe pas, c’est ma conscience qui traverse, à la vitesse de la lumière ou à la vitesse du son ? Je ne le sais pas. Le temps est suspendu, je ne saurais dire combien de minutes, d’heures, de jours! La vitesse me trompe, car varie selon mon attention. Je ne me sens pas en danger, il me semble être devenue une poussière, une conscience attachée à rien, et même pas suspendue à un fil. Au long des univers je commence à percevoir deux boules! Deux boules immenses, impossible à mesurer, elles m’apparaissent sur divers plans, elles ont une présence, une intelligence propre à chacune d’elle dans l’opposé de l’autre. Elles ne me semblent plus possible à voir, et à comprendre dans un ensemble, elles sont là. de plus en plus gigantesques, au fur et à mesure que je les perçois. Elles contiennent tout !

Paradoxalement il me semble à nouveau tout découvrir, mais sur un mode mathématique. Aligné dans un ordre militaire. Il me semble que tout est compté. Il y a une loi des chiffres. Tout est chiffrable, tout a sa place, huit est avant neuf!Dans la numérologie de l’infini où chaque seconde est comptée, je sens le mystère de la loi cabalistique! Une quantité de quanta. Ce qui nous fait naître à tel endroit à tel heure avec tel importance, avec ce que nous avons à vivre. Tout se mélange s’aligne, et je comprends que tout appartient, fait partie d’ensembles, qui forment des ensembles. Et j’assiste à un grand comptage, de tout ce qui est grand, immense, à l’infiniment petit. Jusqu’à ce que je réalise que chaque atome est compté, que chaques cheveux en a un nombre indéterminé et que cela varie, mais est pris en considération. Tout a un poids mais surtout, une très grande importance.

Et je réalise que les cellules du bébé vont être assimilées, je frisonne, je ne veux pas, je me déchire.

Est-ce seulement la matière de la mort ?

Les boules semblent être un concentré, où rien ne peut pénétrer!Hermétique, s’ouvrant seulement pour aspirer la matière de son choix .Est-ce le visible des trous noirs ? Mais tous les trous noirs y sont contenus ! Ce sont deux boules que je n’arrive pas à voir entièrement, tellement elles sont grandes, mais que je sais, que je sens, et que je reconnais maintenant.

Il y a le BIEN!

Et il y a le MAL!

La boule du mal est la plus près! Je m’en approche! Et là! Je vois, j’entends, je suis! Les cris des enfants du Rwanda tranchés, sans bras ou sans pieds! La tenaille de la douleur qui fait oublier la quiétude du temps de l’insouciance, la douleur qui s’inscrit dans le système nerveux, en comprimant le cerveau, si ce n’est en l’écartelant. La déchirure du passé et de l’avenir dans la souffrance de ce corps qui saigne, de ce sang, de cette vie qui s’en va. Recouvert de terre, avec la bouche qui cherche désespérément un souffle !

Les regards du passé des camps de concentration, et de tant de présents ! Yougoslavie, Afghanistan, Argentine, Chiapas et tous les autres. Ils se mélangent, mais je sais qu’ils sont tous là! Avec l’incompréhension, la douleur, la colère et la rage de ceux qui veulent les venger. Les conséquences! La blessure d’être devenu l’ange de la mort dans l’âme du meurtrier. Emporté dans une spirale, où c’est le premier crime qui compte, et les autres suivent, sans plus avoir d’importance. La douleur des mères qui recherchent la vie dans leurs bras vides. Qui ne peuvent plus qu’embrasser leurs impalpables souvenirs, avec tous leurs espoirs sacrifiés. Dans leur vieillesse amputée, de ce qu’elles avaient construit. Champs de ruines, sans personne pour venir les secourir, trop vieilles, trop fatiguées, usées inutilement! Folie meurtrière, qui s’emmêle en écheveaux de serpents qui se mordent la queue. Présence de Tous les dictateurs, avec leur arrogance, de leur savoir néfaste. Fascistes, enrôleurs, doux et amer, avec une démagogie menteuse, qui créent la faute et la mettent sur les autres, les plus faibles. Pour lever une armée, de cons-citoyents qui se sentent posséder un droit divin sur une terre. Où il faudrait pouvoir mesurer le taux de sang qu’elle a déjà dû boire! La Faute, la Haine, l’Ignorance de l’autre, la Satisfaction de soi, l’Orgueil! Tous ces sentiments me sautent à la face, et me serrent la gorge. La jalousie du meurtrier, de l’homme ou de la femme trompée. La recherche de l’amour, qui s’est transformé en quête de le détruire, par la désillusion, de ne pas l’avoir reconnu au moment où il se présentait! Par envie, de croire que l’on méritait mieux! Et l’autre rejeté, devenu amer et fuyant, faisant souffrir celui passant à sa porté, vengeance tatouée au fond de l’inconscience, des chémas que l’on reproduit sans s’en rendre compte. Mais il y aussi, de petites personnes aux petits rêves mesquins qui jouissent de voir et pouvoir faire souffrir les autres. Qui se sont perdues par de petites rancunes qui leur ont rongé leur vie, en les empêchant de la vivre qu’à travers des rêves de choses inaccessibles! Incapables de pardonner aux autres, au point, qu’ils ne se sont pardonnés à eux-mêmes! Des paumés rancuniers, sans oublis, attendant leur heure, tapis. J’entends le silence et le regret du chanteur de ballade romantique, perdu dans une maison de disque sans scrupule. Il est noyé par la violence du milieu mal choisi. Face à une musique techno qui ressemble à la musique des étoiles, mais sans intelligence. Sinon, celle de cerner les désirs des gens, en leur criant en pleine face, leur souffrance, et leur disant que tout, ne sert à rien. Le petit musicien est muselé. Son talent est ignoré, acheté, il ne peut aller chanter ailleurs. Et il se perd dans le bruit, qu’il a mal choisit, en rêvant de devenir célèbre! Les efforts, le plaisir de créer, tout ce qui a été inventé et qui est tombé au fin fond de l’oubli, parce qu’il n’y avait pas assez de gens pour le comprendre à la bonne époque, ou au bon endroit. Le Titanic est ridicule en comparaison à tout ce qui a sombré dans la mer glaciale de l’ignorance. Globalisation! Grande fusion des entreprises qui gèrent leur plus-value de leurs actions en annonçant de nouveaux chômeurs. Englobage de personnes qui perdent leur conscience. Ils font ce qu’on leur à dit de faire ! Servir une cause qu’ils ne connaissent même pas, pour la grandeur! Etre grand, être fort! Pour écraser les autres. Recherches pharmaceutiques, génétiques, manipulations politiques, plus pour des réalisations financières que pour le bien-être des gens. Calculs géostratégiques, villages rayés de la surface, avec des innocents faces aux choix de soutenir ou de trahir, qui ou quoi, avec toujours l’incertitude de ne pas connaître vraiment la cause qui nous échappe, avec l’influence du nombre pour noyer l’opposition, qui n’est jamais assez forte pour lutter contre l’oppression. Et la petitesse de l’humain, face aux grands problèmes qu’il a crée. Avec pollution à la clef, maladies qui cernent les gens, dans la laideur et le désespoir de devoir faire le deuil de la justice, qui est devenue prostitué de grands chemins. Se laissant acheter, et se créant des lois, pour protéger les gens qui sucent les autres, les plus faibles! Besoin de pouvoir, d’être reconnu, d’être violent, et craint.D’être à la tête de personnes prêtent à faire n’importe quoi. Mafia tentaculaire qui recouvre la terre de drogues et de cauchemars.

Au point, que les plus petits trouvent toujours plus faibles à violer, à transmettre le mal qu’on leur à fait. De générations en générations, la misère est transmise comme un héritage d’incompréhension, impossible à effacer. Conditions misérables des enfants qui se réfugient dans des dessins animés niais qui les coupent de la réalité. Si ce n’est la réalité encore plus dure de leur esclavage! A réaliser des objets fait pour être vite jetés. Montagne de déchets en toutes régions de la planète. Réalité si cruelle, qu’elle me tranche en lambeaux, comme un couteau. Hémoglobine aqueuse qui ronge et qui durcit en même temps. Comme une croûte douloureuse à jamais cicatrisable sur une plaie béante et profonde.

Tout cela semble me coller à la peau! gluant! en putréfaction!Heureusement, je réalise que je n’ai plus de corps.

Mais tout cela me touche, j’éprouve une immense pitié. Et en même temps, je perçois que la pitié est un sentiment très néfaste.

Tous ces gens m’en veulent, et me méprisent de leur accorder de la pitié, et en cela, me croire supérieur à eux! Et ils sont si nombreux, à perte de vue, à perte de conscience, tous avec leurs souffrances, tous, avec leurs malheurs!Il me semble pour un instant leur appartenir, et je me fais sucer, analyser, rejeter!avec un rendez-vous au bout!

Seras-tu meilleure ?

Et la petitesse de ma vie m’apparaît, mon manque d’intelligence et de persévérance, mon impuissance à changer quoi que ce soit, et cette réalité si cruelle, je fais partie des gens qui ne servent pas à grand choses, à polluer, à se servir des richesses de la Terre sans les mériter. J’essaye de m’éloigner de me dire que j’ai rarement fais du mal consciemment, et que j’ai toujours défendu le bien, l’Amour universel! Mais il me semble être trop petite, minuscule poussière perdue, flottante dans une vertigineuse immensité.

Il faut un grand nombre de conscience, d’âmes unies, pour tracer un chemin, et être portée pour atteindre la boule du Bien. Il semble que c’est le seul moyen, la seule clef pour l’ouvrir.. Moi seule, sans religion et sans appui spirituel, je n’y arriverais pas! Et il m’est impossible de la décrire car je ne peux malheureusement l’approcher.

Et à nouveau, je perçois l’importance de chaque atome! Et le comptage de chaque sourcil! A celui qui sera le plus grand, et qui décidera de la vie ou, de la non vie, pour le grand néant! Guerre sans merci entre les deux forces. Il me semble que tout est Américain ! Il n’y a que des méchants et des gentils. La guerre des étoiles n’est pas du cinéma, et la fin n’est pas certaine, car il n’y a pas d’armes magiques!Ni de preux chevaliers, prêts à défier toute la technologie qui quadrille la terre. Au point ou je me demande si la vie vaut encore la peine d’être sauvée! Et l’importance du choix du bon camp, savoir être réaliste pour ne pas être muselé, noyé, broyé. L’importance que le bien soit toujours assez grand pour ne pas être aspirer, effacer, par le mal, par une guerre atomique! Où le néant serait à jamais souffrances !!

Mais étrangement, je sais que de ma place j’assiste au secret de la vie. Et là, je perçois la présence, la naissance de Dieu entre le frottement des deux boules qui représentent des pôles. Et. comme un arc électrique, à son centre un éclair, une force, une Présence, une boule de lumière permanent essaye de grandir, pour mieux éclairer, pour mieux nous aider! Comme mon bébé était à construire, je ressens que cette boule est Dieu, et qu’il se construit par la prise de conscience de chaque humain.

Humanité !!

Avec tous ses regards, ses savoir, ses différences, ses intelligences, ses bonheurs et ses joies, à tous les endroits de la planète. Des gaz et de l’eau, qui recouvraient notre terre, aux sauts de puce fait dans la lune! Toutes les naissances, dans la délivrance, qui se sont fait dans la souffrance, dans les cris de douleur, pour se transformer en pleurs de joie. De la grande chaîne des mères et des grands-mères, tous les écueils à éviter, les fièvres à guérir, les blessures à soigner, avec les nuits de veilles et d’amour. Le chemin fait à travers les âges, du fin fond des grottes, des huttes, des maisons aux immeubles à étages, pour que l’humain devienne Humain et fasse naître Dieu dans sa conscience, car Dieu, sans nous, n’est pas révélé! Je perçois que c’est de chaque conscience que Dieu tire sa force, de chaque mère qui dit oui à la vie en la protégeant de tout son amour ! Avec l’espoir que le destin de son enfant sera meilleur que le sien, de la fragilité de l’enfant à sa naissance qui a besoin des autres pour apprendre, des oncles, des tantes de ses cousins cousines et des gens qui structurent son mental. Nous sommes tous froeurs frères, et sœurs ou soères ! Comment l’écrire pour dire que l’on est les deux à la fois !!Au-delà de notre vie terrestre, il y a notre âme qui n’a pas de sexe pour notre créateur, notre source qui commet aussi des erreurs, mais c’est souvent par les erreurs que l’on apprend!De chaque handicapé qui est soutenu dans sa différence par sa famille. La grande famille Humaine, démontre sa capacité. Humanité qui a trouvé son chemin à travers les œuvres de Miche-Ange, Mozart et tant d’autres voyageant à travers les âges , ou tombé dans l’oubli. Beauté de tous les lieux de prières, aux universités du savoir et de l’art, aux réalisations qui ont permis à l’homme de s’approcher de la perfection. Dans la grandeur et la beauté de la nature, qu’il a su admirer et capter. Mesurer le temps, dans les rouages d’une montre, qui montre le rendez-vous entre deux amis, ou deux amours. Tout ce qui nous a déjà permis de nous structurer, et de nous élever comme la colonne vertébrale d’un corps, que ce soit en communication, aux coureurs de l’époque de la Grèce antique, aux courses de chevaux de toutes les régions du monde, à la vitesse des avions, si ce n’est actuellement d’images par satellites! Et tout le reste ! Les différents appareils permettant d’entendre aux sourds. Et tout ce que nous ne sommes pas encore capables de percevoir. C’est très émouvant, car je ressens que c’est, de la prise de conscience de chacun que nous donnons à Dieu la possibilité de développé sa grandeur, et de nous aider à trouver la perfection ! Dans le moment présent, électrique ! Il n’y a pas de passé. Il n’y a pas de futur. Il y a que le «Verbe »: PRESENT Et il y a surtout le choix de chacun! Dans ce qui unit, ce qui protège la vie. Ce qui laisse fleurir les fleurs, de mille, de dix milles couleurs différentes.

Et là, je comprends que davantage il y a de races, de diversités culturelles, biologiques, et plus Dieu en est grandit, et trouve son souffle en notre amour de vivre ensemble! Et de l’exprimer différemment, comme une symphonie, avec divers instruments qui se répondent qui se donnent du relief, et qui fait voyager, par la beauté, la plénitude des sons, des sentiments qui se complètent, plus il y a d’instruments, plus il y a de la joie à partager, à vivre, à aimer, à grandir. De cette marrée de personnes, d’individus tous différents au fin fond de leurs gènes, mais si pareils dans leurs rêves de bonheur. Qui se lèvent chaque matin avec l’espoir d’un avenir meilleur. Le rêve de talent, de richesse de beauté, de sécurité, c’est lui qui mène à la réflexion, au savoir, qu’il n’y a que la lumière qui puisse effacer l’ombre. et la certitude que Dieu a besoin de notre conscience pour nous aider à créer le bonheur!Par notre, et par son intelligence! Car sans lui, nous ne sommes rien, et lui, sans nous, n’a pas de pouvoir, car il se réalise à travers nous. Un savoir sans le respect de Dieu, de la vie, nous conduit à Hiroshima. Complexité, magnificence et fragilité, de toute la création, et de chaque organe et de sa fonction. Pour chaque règne, minéral, animal, végétal. Diversité, spécificité, beauté de l’imagination pour exprimer la grandeur de la Vie. Je ressens un millier de fleurs qui s’épanouissent en douceur, en parfum, en couleurs, et s’étalent au soleil, pour s’offrir à des sociétés d’insectes, qui leur permettront de se multiplier, de perpétuer la lutte pour l’existence. Une cellule, un organe, un corps, une famille, une société, un pays, un continent, une terre, tout a de l’importance, et fait partie, et influence sur l’autre. Tout est imbriqué, et complémentaire. Rien n’est jamais acquis. Tout recommence, à chaque enfant qui ouvre les yeux sur la beauté, ou la laideur du monde. Et je prends conscience de tout le blé que la terre et le soleil ont fait pousser, de la force multipliée pour me nourrir, et nourrir toute forme de vie. Champs de céréales qui s’étalent à perte de vue au soleil à la pluie et au vent, le dosage de ceux-ci pour que la récolte soit bonne! De ces hasards mis en route, de cette intelligence travaillant à l’amélioration de toutes choses, de toutes formes de vies. La fonction crée l’organe, le rêve crée la réalité. Interactions multi-fonctionnelles, richesses et beautés de la nature, équilibre constamment à reconstruire. L’énergie!Miraculeuse, mystérieuse, et présente dans tout ce qui est crée sur cette Terre et dans cet Univers.

L’énergie du mâle qui cherche et conquit sa femelle, l’énergie de la femelle qui nourrit et protège ses petits, et chacun, l’un sans l’autre, se trouve dépourvu de l’essentiel.

Tout est lié, ressenti, et le bonheur de l’un fait le bonheur de l’autre. Avec, invisible comme un cœur dans une poitrine, un battement, une respiration, lente et puissante, la présence de ce souffle, le souffle de la vie. Comme la mer qui se retire, pour mieux revenir caresser le rivage, ou, à bout de souffle, balaie les côtes de sa respiration orageuse, colérique, en souffrance! La terre est une planète si vivante, la vie y est partout. La vie minérale, végétale, animal, et humaine Il y a tant de sourires d’espoirs au plus profond de tant de gens merveilleux, qui sont dans leur vie, dans leurs perceptions, dans leurs passions, leurs amours, différents et unis malgré tout par l’espoir ancré au fond de leur conscience, de la grandeur et de la bonté de ce mystère qui a crée la vie. J’éprouve un grand sentiment d’amour pour l’humanité entière, l’humanité dans ces souffrances, et dans la grandeur par laquelle elle arrive à les surmonter.

C’est une grande faveur d’assister à la présence de ce tout. C’est en étant à l’extérieur des deux boules que je peux assister à cette naissance primordiale, magnifique, perpétuelle, de la vie. Comme une richesse qui ne pourra plus jamais m’être enlevée. Mais en contre partie je perçois sa fragilité, et j’ai peur du grand silence!Ou le mal qui est partout, arriverait à noyer sous ses pesticides, la force de la vie. Et rendrait la Terre stérile d’espérance.

Je sais que le temps, mes actes sont comptés. Je sais la force des chiffres, comme des données informatiques, elles sont enregistrées, emboîtées les unes dans les autres, précises à la virgule, ou, au micron près. Les lois de l’Univers sont immuables. Vertiges des inconnus présents ainsi que futurs, et la certitude que mes actions sont comptées, triées et défilent à toute vitesse devant des yeux. Que sont les paroles sans les actes ? Et toutes les conséquences de ceux-ci ! Quand bien même et surtout si, ils sont insignifiants ! Tout est compté ! Et redéfile devant mes yeux. Par ensembles comparables, dans une grande mémoire collective infaillible, de chaque choix qui dit oui ou qui dit non, et qui grandit ou qui tue la vie. Présence incontournable de la réalité, qui s’écrit à jamais sans pouvoir retourner dans le temps, pour modifier quoi que ce soit, tout s’écrit à l’encre indélébile, sur des livres de comptes sans aucun oubli et sans une faute. De toutes les étoiles à chaque molécule, par milliards de milliards! Tout est compté et se termine par dix mille, par mille, par cent!

Et par 3 x Punkt Punkt Punkt

2 x Final Final

1 x Un grand SCHLUSssssssssssss

Comme une dernière seconde, la dernière possibilité de se racheter, la dernière vie, le dernier choix, mais que ce n’est pas moi qui fait!Il est fait à ma place.

Aspiration sans aucun retour.

Dans un bruit feutré assourdissant de silence, comme si mon cerveau était aspiré à travers mon oreille, englouti à jamais dans le remords.

Martine (novembre 2006)