Suicide et NDE

Mon expérience se déroule en plusieurs expériences, toutes reliées entre elles pour atteindre leur dénouement final. Tout d’abord, il faut expliquer le contexte dans lequel ce que j’ai vécu s’est déroulé.

Je suis un ex-toxicomane , j’ai consommé durant 15 ans à peu près toutes les drogues (douces , chimiques , etc.) et les derniers 5 ans en consommant des drogues dures (héroïne (peu) et par la suite cocaïne en injection (beaucoup)). Cela m’entraîna dans une déchéance de plus en plus profonde et une souffrance immense et insoutenable . Je suis issu d’un millieu favorisé de classe moyenne aisée, élevé depuis l’âge de trois mois par ma grand-mère, femme spirituelle , de grande expérience de la vie (une sainte , quoi !). Puis, après le remariage de ma mère, ce fut la séparation de ma grand-mère et une dépression s’ensuivit qui m’amena à l’idée de suicide vers l’âge de 12 ans et m’amena à consommer de la drogue pour la première fois . Dépression et drogue ne faisant pas bon ménage , mon état se déteriora jusqu’à la mort de mes grands-parents et après je connus la déchéance totale : itinérance , tentatives de suicide (dizaines de tentatives en près de deux ans) , état dépressif, consomation de drogues “dures”, thérapies et rechutes, et autres tentatives de suicide . C’est lors d’une de ces tentatives que je connus ce que j’appelle une ¨expérience de rencontre divine¨ au cours de laquelle Dieu se manifesta à moi et que ma vie “bascula” complètement et instantanément .

J’avais fait ma deuxième thérapie et j’avais “rechuté” dans la consomation de drogue (cocaïne en injection) ; je considérais mon état comme sans issue et je n’espérais plus trouver de solution pour me sortir de cette déchéance et de cette souffrance devenues insupportables. Plusieurs fois je suis tombé à genoux et les bras tendus vers le ciel, j’ai demandé à Dieu de venir me chercher afin de me délivrer de ma souffrance. J’avais fait plusieurs tentatives de suicide, certaines étaient plus des appels à l’aide , mais cette fois, je ne croyais plus à aucune aide autre que celle de Dieu. Je me rendis chez un ami (souffrant de maniaco-dépression avancée et profonde) qui devait prendre des médicaments très forts (anti-dépresseurs qui à cette époque n’avaient pas la particularité d’être anti-suicide comme aujourd’hui) et j’avalai ce qui restait de la bouteille de pillules et je bus la moitié d’une bouteille de cognac. On me transporta à l’hôpital après m’avoir trouvé dans un état de demi-conscience . Je perdis conscience durant le transport.

Tout-à-coup, je m’éveillai sur une civière , aux soins intensifs . Cela semblait être le soir car aucun bruit (ou peu) s’entendait et pas de va et viens. L’éclairage où j’étais était baissé et une infirmière se tenait dos à moi et préparait des pillules sur un comptoir, éclairé par une veilleuse. Je voyais que j’étais relié par des fils à des machines (cardiogramme et autres), j’avais un tube dans la gorge qui me faisait souffrir et qui m’empêchait de fermer la bouche . J’avais terriblement soif et je me suis assis dans mon lit et je demandai à l’infirmière à boire. Elle ne m’entendait pas, ne me répondait pas ! Je parlai plus fort et même chose , puis elle se retourna et parla à une autre infirmière derrière moi, quelque chose n’ayant pas rapport avec moi. Je croyais qu’elle m’ignorait . Exaspéré , je décidai de me lever pour avoir à boire et descendis de mon lit. J’étais debout, à côté de la civière et en regardant la civière , quelqu’un était couché dedans, MOI !

Je savais que j’étais sorti de mon corps mais ne voulais pas le croire et je réitérai ma demande à boire en me plaçant tout près de l’infirmière et je lui ai crié ¨A BOIRE¨. Toujours pas de réponse !

Puis, comme un voile épais et noir, comme une lumière qui s’éteint , ce ¨noir¨ s’abbatit dans la pièce. à ce moment, l’infirmière se retourna et regarda le cardiogramme et dit à quelqu’un ¨on est en train de le perdre !¨. Ce fut les dernières paroles que j’eus le temps d’entendre car le ¨noir¨ m’enveloppa totalement, me coupant de tout. Je ne voyais rien, n’entendais rien, et j’eus peur comme on a peur dans le noir total dans un endroit inconnu. Puis je criai par peur : ¨Je veux de la lumière !¨. Puis un minuscule point apparut au loin, comme lorsque on regarde une étoile du ciel. De ce point vint un rayon de lumière , mince et s’ouvrant de plus en plus devant moi, d’une lumière blanche immaculée , pure et brillante, d’une énergie dans laquelle je sentais un amour inconditionnel et sans limites. Cette lumière parvint jusqu’à moi et m’enveloppa juste assez pour que je puisse avancer dans cette lumière. J’avancai non pas en marchant, mais me sentant comme attiré dans cette lumière, et seul ma volonté me faisait avancer. Puis j’entendis des voix parlant au loin, puis je vis un groupe de personnes toutes vêtues de blanc (de longues toges) et ils parlaient de moi, je le savais, mais je ne pouvais distinguer ce qu’ils disaient . Moi, je continuais à avancer dans cette lumière et je savais que je quittais la vie me dirigeant dans cette lumière vers ce que l’on pourrait appeler “le ciel”. Puis, une de ces personnes leva le bras et la main dans un signe d’arrêt et me dis: ¨Où vas-tu ?¨. Je répondis: ¨Je vais vers le ciel, je ne peux vivre sur terre, j’en suis incapable, ma souffrance est trop grande, je ne peux la supporter davantage¨. La personne me répondit : ¨Arrête, tu ne peux avancer dans cette lumière, tu vas tout ¨souiller¨, tu t’es suicidé !. Puis cette personne parla aux autres encore et me dit : ¨Tu vas retourner dans ton corps et aller remplir ta mission¨. Je répondis : ¨Seul, je ne le pourrai pas , j’en suis incapable¨. La personne me dit : ¨Nous allons t’aider¨. Puis je me sentis poussé de force dans cette lumière vers mon corps. Je me suis asssis dans mon lit, l’infirmière me regardait et je lui ai dit : ¨J’AI VU DIEU !¨. Puis je retombai dans un sommeil profond et je m’éveillai le lendemain matin.

Le lendemain, je demandai à l’infirmière si elle avait entendu que je lui demandais de l’eau à boire ? Elle me répondit : ¨Tu n’as jamais dit un mot, tu étais dans le coma et nous avons failli te perdre. Tu t’es levé et du as dit : ¨J’ai vu Dieu¨. Je n’aime pas quand ces choses arrivent, cela me donne la chair de poule¨ (dit-elle à une autre infirmière). Plus tard je rencontrai le médecin (une femme) et j’étais fâché qu’elle ne m’ait pas laissé mourir. Elle me dit : ¨C’est dommage , vous savez que je vous ai sauvé la vie ?¨.

Puis après, je retournai chez moi et s’ensuivit d’autres rechutes et l’idée suicidaire réapparue dans mon esprit comme la seule solution possible à mon problème qui me semblait insoluble . Un soir d’été 1986, je me couchai comme à l’habitude mais sans avoir consommé depuis quelques jours. Je m’éveillai et il me semblait que les tablettes de la bibliothèque à côté de mon lit ¨s’enfoncaient¨ dans le sol ? Il y avait quelque chose de bizare et je savais que j’étais éveillé. Puis je sentis une sensation désagréable comme si j’étais coincé contre quelque chose dans mon dos et que mon corps pénétrait à demi cet obstacle matériel qui se trouvait être le plafond de ma chambre. Ce n’était pas la blibliothèque qui s’enfonçait dans le sol, c’était moi qui m’élevais vers le plafond ! Et maintenant ,j’étais à demi entré dans le plafond et je trouvais cela très désagréable . Je voulus me retourner, en me retournant face vers le haut comme on bouge son corps physique, mais cela ne fonctionnait pas. Je me mis en colère et ordonnai que je voulais me retourner et je me retournai face contre le plafond, chose qui m’était très inconfortable. J’avais compris que le déplacement du corps se faisait au moyen de la volonté; alors j’ordonnai de me trouver debout à côté de mon lit, ce qui se fit.

Je voyais la pièce de la même manière qu’à l’habitude et tout était réel, pas comme dans un rêve où tout est intangible, un peu flou, illogique. Ici, tout était normal et je compris que j’étais sorti de mon corps. J’en profitai pour faire quelques expériences après avoir appris à me déplacer. Je me sentais comme un enfant qui apprend à marcher dans un monde inconnu et nouveau. Je me retournai et je me vis couché sur le ventre, dans le lit. Un cordon de lumière me rattachait à mon corps sur le lit et était relié au niveau du nombril. Puis, je m’avancai vers un mur et le plus près possible , je regardai et je vis que le mur était ¨vivant¨; je voyais les atomes bouger dans le mur. Je passai ensuite ma main à travers le mur pour savoir si je pouvais sortir de la pièce et ma main s’enfonça dans le mur, mais cela me causa une très désagréable sensation , excusez-moi l’expression, mais c’était comme si j’avais mis ma main dans un tas d’excréments chauds (ou tiède), ce qui vous fera comprendre le désagrément de cela. Puis, je me promenai dans la pièce et partout où j’allais, ce cordon se propageait et je le voyais dessiner un trait dans la pièce à mon passage . Il y avait un livre sur la table et je m’avancai pour lire ce qu’il y avait sur la page de couverture , mais j’en fus incapable; c’est comme si je ne savais plus lire. Les lettres, le texte est un concept ¨matériel¨ et je compris que, de ¨l’autre côt騝, nous abandonnions ce concept.

Puis, je me retournai et je regardai dans le coin de la pièce. Je vis apparaître un tout petit point de lumière mais NOIR (si il vous est possible de concevoir l’idée d’une lumière NOIRE) et, comme à l’hôpital (de la même manière et selon le même principe), ce point s’agrandit jusqu’à devenir une petite masse, mélange de matière à l’apparence un peu visqueuse et d’un nuage gazeux. Puis dans cette masse une forme imprécise, un visage se dessina et plus je regardai cette chose se former, plus un visage humain apparaîssait jusqu’à ce que ce visage qui m’apparut fut LE MIEN. Ce visage ¨brillait¨ d’une lumière NOIRE dont des rayons s’échappaient , mais je sentais une énergie négative s’en dégager. Puis ce visage me dit : ¨Viens avec moi, nous allons pleurer ensemble pour l’éternité, nous pourrons soulager notre souffrance ainsi¨. (Je dois dire ici qu’aucune parole ne fut échangée et que j’exprime ici en mots ce qui se communiquait uniquement par la pensée durant cette expérience. Comme une idée ¨tout d’un bloc¨ qui entre dans votre pensée et qui ¨sans explication¨ nécessaire est comprise ainsi, instantanément, et de même pour envoyer la réponse).

Je sentais une énergie négative se dégageant de cette entité et je me méfiais d’elle, je sentais qu’elle voulait me tromper. Elle voulait m’attirer à elle pour se soulager de sa propre souffrance (que désire-t’on le plus lorsqu’on est triste ? Une personne pour “partager” cette tristesse). Je sentais que si je disais ¨oui¨ à cette entité et que j’acceptais d’aller avec elle, c’est dans la mort que je décidais d’aller et que j’avais un choix à faire : DECIDER DE VIVRE OU DE MOURIR. Puis je vis comme un fleuve où ¨nageaient ou ¨flottaient toutes sortes d’autres entités qui toutes souffraient, pleuraient dans une espèce de ¨bas-astral¨ où toutes les pensées les plus bestiales , délirantes ou informes se matérialisaient et formaient se fleuve dans lequel ¨baignaient¨ ces âmes perdues (les idées avaient des formes). Certaines étaient comme de longs serpents informes qui vous pénètrent le corps, d’autres gémissaient comme un embryon de quelque chose ¨pas encore n騝 et erraient sans but, seuls avec leurs souffrance qu’ils cherchaient sans cesse à soulager en s’apprpriant l’attention d’autres entités. Mon Dieu, cela était intolérable, insupportable; et je compris que LE SUICIDE N’EST PAS UNE SOLUTION car lorsqu’on se suicide, on demeure dans le même état que l’on est lors de sa mort et que l’on est, pour un temps indéterminé et de Dieu seul connu, condamné à errer dans ce bas-astral avec ces autres entités et que notre souffrance devient ainsi peut-être éternelle (au bon vouloir de Dieu lui-même). Le suicide est un piège puisqu’il ne règle rien et que même, il empire les choses car cet état devient perpétuel. Le suicide est le plus grand péché contre Dieu car c’est renier la vie elle-même et renier Dieu lui-même !

Je compris tout cela et je crois que ce “bas-astral” pourrait être ce que l’on nomme ¨l’enfer¨ ! Et en mon âme et conscience, je ne pus accepter cela et au fond de mon âme je désirais vivre, alors je dis ¨NON¨ à cette entité et cela suffit à la repousser. Elle se ¨dématérialisa¨ et disparut dans son nuage noir et visqueux.

Alors une lumière venant du haut me pénétra par le haut de la tête et descendit en moi. A mesure qu’elle descendait, tout mon corps (astral) se détendait complètement et lorsque cette lumière atteignit le niveau du coeur, je sentis comme une explosion D’AMOUR PUR, INCONDITIONNEL , UN AMOUR CONCENTRE , et je me sentis baignant dans cet amour. Puis, comme une main énorme venant d’en haut me pénétra par le haut de la tête et cette main se frayait un chemin parmi mes idées, mes émotions, mes sentiments, tassant des choses, en écartant d’autres, elle cherchait quelque chose de précis. Je me sentais envahi par quelque chose de totalement inconnu et j’étais totalement impuissant, alors j’ai eu peur et je me sentis comme un peu violé dans mon intimité, non physique mais en mon âme et je demandai : ¨Qui êtes-vous ?¨ et une voix me répondit : ¨Je suis le Saint-Esprit, je suis une force d’Amour, je contrôle toutes tes fonctions essentielles, tu n’as rien à craindre¨. Je sentais que cette force fouillait dans mon âme et je demandai alors : ¨Que faites-vous ?¨ La voix me répondit : ¨JE VAIS T’ENLEVER TA SOUFFRANCE, TU N’EN AURAS PLUS BESOIN¨. Puis je sentis cette main saisir quelque chose en moi et le jeter au loin. La lumière disparut et je restai là, pantois, et après ce qui venait de se passer je pris peur ne sachant ce qui pourrait m’arriver encore. Le désir de réintégrer mon corps se fit impérieux et je cédai un peu à la panique. J’eus comme l’impression de courir, de me lancer dans mon corps, peu importe ce qui arriverait. Juste avant de réintégrer mon corps, j’étais comme à demi entre mon corps et à l’extérieur , je sentis à ce moment comme un déclic au niveau des reins et un craquement au niveau de la nuque et qu’une main invisible me guidait dans mon corps. Mais je dus réintégrer mon corps beaucoup trop rapidement.

Je me retrouvai sur le ventre dans mon lit comme paralysé (sans force pour me relever sur mes bras), ne sachant plus où j’étais, quel était mon nom et qui j’étais. Je n’avais plus d’idées , puis mes forces me revinrent peu à peu et je pus me lever sur mes bras et me retourner sur le dos dans mon lit. Puis je sentis TOUTES mes idées comme contenues dans un bloc revenir en moi et ce fut comme si j’avais reçu un bloc de ciment sur la poitrine, le choc fut terrible. Puis, peu à peu, mes idées me revinrent; j’étais rempli d’une énergie, d’une force tellement intense que j’aurais pu courir des milles pour la dépenser, mais physiquement mes forces m’en empêchaient et je dus me tenir aux murs pour aller m’asseoir sur une chaise. Tous mes membres tremblaient et intérieurement j’étais survolté d’une immense énergie, tellement que je restai longtemps assis à attendre que cette énergie se dissippe. Je savais qu’il venait de se passer quelque chose qui dépassait ma compréhension et je dois dire que PLUS JAMAIS JE N’EPROUVAIS LE GOÛT DE CONSOMMER AUCUNE DROGUE QUE CE SOIT APRES CELA. Ce que la main de Dieu m’avait enlevé de l’âme, ma souffrance, était à jamais partie de moi. Cela changea ma vie entière et, peu après, je rencontrai l’âme soeur, cette femme que j’aime et qui est encore avec moi aujourd’hui, dont la rencontre des plus fortuite s ne peut être que le dessein de Dieu.

Depuis maintenant 15 ans, je n’ai plus éprouvé le goût de consommer et j’ai compris que la mission qui m’était confiée était d’aider les gens qui vivent comme moi l’enfer de la drogue et de partager mon expérience afin d’informer sur la réalité du suicide les gens qui croient avoir trouvé une solution à leur souffrance de cette façon. Et aussi de propager mon expérience afin de dire aux gens que DIEU EXISTE ET QUE LA MORT N’EST LA FIN DE RIEN, que quelque chose existe au-delà de la mort, que NOUS AVONS TOUS ET TOUTES UNE MISSION TRES IMPORTANTE À REMPLIR DANS CETTE VIE.

Voici mes coordonnées :

mail : birdfree@moncanoe.com

Daniel (janvier 2002)